Selon l’OIT, dans les années à venir, 100 millions d’emplois seront créés, contre 80 millions d’emplois détruits. Un constat qui pousse l’Organisation relevant de l’ONU à faire de l’acquisition de compétences et de l’apprentissage à vie une priorité sur la période 2020 – 2025.
Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a signé hier à Tunis un accord de partenariat avec l’Organisation internationale du travail pour les pays du Maghreb, avec pour objet le lancement du projet : « Renforcer l’impact des politiques de l’emploi et soutenir la création d’emplois basée sur les TIC pour les jeunes et les femmes en Tunisie », financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica).
Le projet Iptic vise à améliorer l’employabilité des jeunes et des femmes sur le marché du travail grâce à des programme de formations et de création d’emplois dans les gouvernorats de Tunis, Sousse et Sfax.
Prenant la parole à l’occasion, Rania Bikhazi, Directrice du bureau de l’OIT pour les pays du Maghreb, fait le point sur la situation mondiale actuelle du marché de l’emploi, dans un contexte marqué par une lente et fragile reprise post-Covid, et une guerre en Ukraine qui rend difficile tout investissement nouveau. « Deux ans après l’apparition de la Covid-19, le marché du travail peine à retrouver son niveau d’avant la crise », explique ainsi Rania Bikhazi. Que ce soit au niveau des revenus ou de l’égalité homme-femme, l’écart s’est creusé, dans le monde, y compris en Tunisie ».
Selon l’OIT, il y aurait, dans les années à venir, 100 millions d’emplois qui seront créés, contre 80 millions d’emplois qui vont être détruits. Un constat qui pousse l’Organisation relevant de l’ONU à faire de l’acquisition de compétences et de l’apprentissage à vie une priorité sur la période 2020–2025.
La Directrice du bureau de l’OIT pour les pays du Maghreb appelle par ailleurs à trouver des solutions pour ce qu’elle appelle « le chômage structurel » des jeunes, et de faire de l’emploi une priorité nationale.
Pour sa part, Arnaud Peral, coordonnateur résident du Système des Nations unies en Tunisie, a indiqué que 65 actions et programmes sont réalisés en Tunisie pour soutenir l’emploi, mais que ces derniers restent insuffisants. Arnaud Peral plaide pour la création d’un fonds fiduciaire pour soutenir les actions relatives à la création d’emplois.
Le projet Iptic met surtout l’accent sur la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour mieux aider les jeunes à accéder au marché du travail, avec des rémunérations décentes. Il s’agit tout d’abord d’appuyer l’effort national de lutte contre le chômage, notamment en renforçant les capacités des partenaires (gouvernement, Ugtt, Utica). Le but étant de les aider à tracer une stratégie nationale pour l’emploi.
Le projet prévoit également un appui direct aux hommes et aux femmes qui souhaitent créer des « business » dans les technologies de l’information et de la communication.
Bien que favorable à la coopération internationale à tous les niveaux, le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, a mis en garde contre la mise en place de projets standards, sans prendre en considération les spécificités de chaque pays. Ainsi, Taboubi critique la volonté de certains de faire de la « flexibilité » du travail une norme. « Nous ne pouvons pas revenir en arrière au niveau des acquis sociaux, vous ne pouvez pas appeler quelqu’un pour travailler seulement quelques heures et le mettre à la porte ensuite », martèle le syndicaliste.